Le

à Atrium de Chaville
3, parvis Robert Schuman
92370 Chaville

Atrium, Culture, Musique

Looking for Beethoven

Dans "Looking for Beethoven", le pianiste Pascal Amoyel nous plonge dans une enquête passionnante au cœur des 32 sonates du compositeur allemand. Au-delà du mythe, il révèle l’homme à travers son œuvre. ATTENTION : changement de date ! Ce spectacle, initialement prévu le jeudi 14 avril, est décalé au mardi 12 avril.

ATTENTION : changement de date ! Ce spectacle, initialement prévu le jeudi 14 avril, est décalé au mardi 12 avril.

Beethoven revisité par le grand pianiste Pascal Amoyel

Beethoven est sans doute le compositeur le plus joué au monde. Pourtant il reste l’un des plus mal connus. Ce spectacle révèle le visage de l’homme au-delà du mythe dans une enquête minutieuse et palpitante au cœur de ses 32 sonates pour piano.

Ou comment, alors que la vie lui refusait la joie, il la créa lui-même dans sa musique pour en faire don à l’humanité…

Entendrez-vous toujours Beethoven de la même manière ?

"Fabuleux équivalent musical d'un journal intime. (...) Pascal Amoyel aime Beethoven, d'un amour débordant, sincère. Infiniment contagieux." Télérama TT

Diffusé par : Isabelle Decroix
Présenté par : Tandem Concerts

Beethoven touche les harmonies du monde.
Pascal Amoyel

Découvrez en bas de page l'interview du pianiste Pascal Amoyel, publiée dans le Chaville Magazine n°166 (mars-avril 2022)

Info pratique

  • Placement numéroté

Tarifs : de 12 à 25 €

Interview de Pascal Amoyel au sujet de "Looking for Beethoven"

Sur l’affiche de votre spectacle musical, votre visage et celui de Beethoven fusionnent totalement, comme un symbole.

Le public va réellement découvrir Beethoven ; je vais "me dissoudre" en lui. Tout a commencé quand j’avais une vingtaine d’années, alors que je me promenais dans un parc. Je connaissais assez peu Beethoven. Il symbolisait pour moi certains interdits ; son buste sévère trônant dans les allées du Conservatoire m’intimidait.

Or, dans ce parc, j’ai entendu, diffusée par des enceintes, une musique d’une tendresse et d’une beauté infinies, presque surnaturelles. Je n’ai pas reconnu cette œuvre. Il s’agissait de l’opus 109 des sonates de Beethoven. Sans a priori ni jugement, j’ai écouté cette musique avec une réelle fraîcheur, sous un jour totalement nouveau.

Avec ce spectacle, mon intention première est de partager avec le public ce qui m’émeut particulièrement dans la musique de Beethoven.

La force du mythe ne nuit-elle pas à la connaissance de l’œuvre de Beethoven ?

Tout à fait, on passe totalement à côté de son œuvre, du fait de la légende qui entoure l’artiste. Les gens le perçoivent comme misanthrope, alors que c’est tout l’inverse : il essaie de donner de la joie au monde.

Chez Mozart, "tout coule de source". Ce qui n’est pas du tout le cas chez Beethoven.

Lui, comme un sculpteur, il part de la glaise, avec un cheminement long et douloureux, pour finalement monter jusqu’aux cieux. Sa dernière sonate est une véritable délivrance. Il touche alors les harmonies du monde.

Pour vous, un musicien entretient une relation privilégiée avec le silence. C’est très particulier chez Beethoven, dont les crises de surdité surviennent dès l’âge de 27 ans.

Quoi de plus absurde pour un musicien que d’être frappé de surdité ? Car c’est à partir du silence que naît la musique. Elle célèbre les contours du son.

À ce propos, j’aime à raconter l’histoire de cet enfant qui se rend avec son père dans l’atelier d’un sculpteur. L’enfant, intrigué, demande à son père : "Comment le monsieur savait qu’il y avait un cheval dans le caillou ?" C’est une très belle métaphore du travail du compositeur : il donne à voir la musique.

Quand Beethoven compose, le silence lui est imposé, il accède alors à un autre monde. Il disait d’ailleurs : "Quiconque entendra ma musique sera délivré de la souffrance." Au fond, il s’est sacrifié, comme dans le mythe de Prométhée*.

Comme dans votre spectacle Le jour où j’ai rencontré Franz Liszt, vous mêlez la musique et les mots. Pourquoi ?

Les mots peuvent être une extension de la musique, une étincelle révélatrice. Les mots que j’emploie sont comme une sorte de sous-titre momentané. J’essaie de porter un éclairage particulier sur certains passages des sonates, je pose des jalons pour le public : "Écoutez ce son, cet enchaînement, puis laissez-vous porter par vos émotions."

Au fond, je suis un passeur. J’aime transmettre ce que la musique peut nous apporter. La musique est plus proche d’une vérité que d’une esthétique.

Justement, que pensez-vous que la médiatisation, parfois à outrance, de certains musiciens dont on loue la virtuosité ?

Nous vivons dans une époque où le public attend avant tout une performance. Alors,on joue vite et fort. Tout est formaté, afin de plaire au plus grand nombre. Or, il ne faut pas oublier la personnalité de l’interprète. En misant sur la virtuosité, on perd en authenticité.

* Pour avoir dérobé le feu sacré de l’Olympe et en avoir fait don aux hommes, le dieu grec Prométhée est condamné à être lié à un rocher ; chaque jour, un aigle dévore son foie, qui repousse chaque nuit.